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Tout au fond du sac
23 mars 2015

Maison de retraite

Une place juste devant, le soleil brille malgré un léger voile. Je me gare.

Petite montée devant cet imposant bâtiment. Ah je me souviens maintenant, à l'époque, j'avais placé une apprentie ici. Son contrat s'était bien passé je crois.

La double porte vitrée s'ouvre à mon arrivée. Une très gentille jeune fille à l'accueil m'indique comment me rendre dans la première chambre, puis dans l'autre. Elle note tout sur un petit papier, d'une jolie écriture toute belle et bien régulière. Elle sourit.

Un étage à pied. J'arrive dans un couloir lumineux, calme. En sourdine, au loin, le son d'une télé. Les courses hippiques je crois.

Trois-quatre résidents croisés dans les couloirs. Je suis les panneaux indiquants les numéros de chambres. Sur les portes les numéros, mais aussi le nom des occupants et parfois une photo, un dessin.

C'est vraiment calme. L'heure de la siese certainement.

Arrivée devant la première chambre, elle est ouverte.

Elle est là. Allongée sur son lit, elle dort paisiblement. En tout cas pour elle, c'est effectivement l'heure de la sieste.

Pas le coeur de la réveiller. Je ne passe même pas le seuil et la regarde quelques instants, je suis émue. Puis je repars.

Un dédale de couloirs, je tourne à droite, à gauche, je rebrousse chemin. Mais où est-il donc?

Bien pratiques ces petits panneaux avec les numéros de chambre. Comme dans un hôtel en fait sauf que là c'est un hôtel pour un long séjour...

Voilà, je suis devant sa chambre. A droite, le chariot d'une employée qui fait la tournée des tisanes visiblement.

La porte est fermée. Je toque doucement puis entre. La chambre est baignée de lumière. Couché, il dort, lui aussi... décidement, c'est vraiment l'heure de la sieste.

Pas eu le coeur de le réveiller. Allongé là sur le coté, les jambes relevées vers le buste, il est comme un enfant, il dort paisiblement. Il ronfle aussi, ça me fait sourire.

Je resors et ferme doucement la porte. Je croise le regard de la jeune fille aux tisanes; "il dort" lui dis-je, comme pour justifier mon départ furtif. "Ah moi non plus je n'ai pas voulu le réveiller, je repasserai tout à l'heure" me dit-elle.

Elle est souriante elle aussi, calme et souriante. Elle m'indique gentillement comment retrouver mon chemin vers la sortie.

Je repars un peu secouée, émue. J'espère que la prochaine fois ils seront réveillés, au moins un des deux...

Le lieu semble à la hauteur de sa très bonne réputation.

Voilà, mes grands parents sont en maison de retraite...

 

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Commentaires
K
joli texte là encore, si fort!... que de beau sentiments exprimés... c'est tout toi! je t'embrasse
F
Oui, c'est une bonne maison. Et oui, parfois ils sont réveillés tous les deux au même moment, et on (les visiteurs ou les aides-soignantes) emmène Monsieur Robert voir sa Chérie. Lui en fauteuil, elle dans son lit, ils se tiennent la main... et refont une petite sieste...
B
... sans voix, la gorge nouée. Je t'embrasse.
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