Elle reste tapie dans l'ombre

Parfois j'aimerais qu'elle sorte, qu'elle se montre au grand jour. Qui? La colère qui est tapie au fond de moi, tout au fond de mon sac... Mais je n'y arrive pas. Quelle que soit la situation ou la personne vers qui elle est dirigée, elle reste toujours à l'intérieur, et lorsqu'elle s'exprime, c'est toujours à la faveur d'une obscurité solitaire, elle explose à haute voix, mais sans oreilles pour l'entendre... Elle n'est donc pas calmée.

Je crois que je ne sais pas l'exprimer au moment où elle pointe le bout de son nez, comme si j'allais pouvoir la dompter en temporisant les choses... Je ne peux même pas dire que je ravale ma colère, elle ne vient pas jusque dans ma gorge, elle reste dans mes tripes.

Mais elle s'accumule. J'ai plusieurs "poches de colère" pour plusieurs situations, plusieurs personnes. Et elles se remplissent, peu à peu, tout doucement mais inexorablement. Que se passe-t-il lorsqu'une est pleine? Et bien la colère se déverse, mais entre temps, elle n'est plus explosive, elle est dure, sourde à tout argument, ferme, définitive.

Je le dis souvent : mon seuil de tolérance est très haut; mais une fois franchi, il n'y a plus de retour possible...

Comments

[Belliflora]

Je suis pareille que toi...

Je suis bien dure une fois le seuil passé. La personne qui se trouve sur mon chemin en fait les frais...Heureusement je sais aussi trouver les mots pour "arrondir les angles". Mais parfois c'est trop tard...

[Françoise B.]

Que d'orages ignorés derrière ce sourire toujours agréable!